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Page:Daudet - Les Amoureuses, Charpentier, 1908.djvu/226

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les damnés, l’entourant.

Frère, raconte-nous ton histoire ; — c’est l’unique soulagement que tu puisses avoir à les souffrances.

l’amant.

Encore, encore ! Que veulent ces noirs fantômes, ces squelettes calcinés ? C’est mon rêve qui continue ! mais je sais bien que je vais me réveiller dans mon grand lit, dans ma chambre pleine des rayons du matin ; mes chardonnerets chantent sur ma fenètre et ma maîtresse dort à mes côtés.

les damnés.

Il en est encore à la période du rêve ; tous, nous avons passé par là ; quand il verra son rêve durer des jours entiers, des années entières, des siècles et des éternités, il commencera peut-être à se croire éveillé.