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Page:Daudet - Les Amoureuses, Charpentier, 1908.djvu/296

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le trompette.

Me sera-t-il permis d’adresser quelques paroles à tous ces butors ?

l’adjudant.

Non !

le trompette.

Tant pis ! — C’est égal, — il est bien dur de mourir si jeune, sans le petit discours de la fin ; (On lui met un bandeau.) Un bandeau ! je connais ça ; seulement, je ne le mets que sur un œil ; il faut vous dire que j’ai été borgne dans le temps.

l’adjudant.

Huit secondes.

le trompette.

Ah ! mon Dieu ! moi qui avais tant de choses à vous dire encore. Dragons bleus, je vous lègue ma bénédiction. (Il quitte sa veste et retrousse ses manches.)