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Page:Daudet - Port-Tarascon, 1890.djvu/168

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ses petits yeux gris, je vous dirai deux mots quand nous serons seuls. »

C’était terrible, j’en avais la sueur qui me coulait…

30 septembre. — C’est bien ce que je craignais, ma demande a été repoussée par les des Espazettes. Je suis de trop petite extraction. On m’autorise à venir comme autrefois, mais défense d’espérer…

Qu’espèrent-ils donc eux-mêmes ?… Ils sont seuls de nobles dans la colonie. À qui comptent-ils donner leur fille. Ah ! Monsieur le marquis, vous en agissez bien mal avec moi…

Que faire ?… Quel parti prendre ?… Clorinde m’aime, je le sais ; mais elle est trop sage pour s’enlever avec un jeune homme et partir se marier dans quelque autre pays… Le moyen d’abord, puisque nous sommes dans une île, sans communications avec le dehors !

Encore j’aurais compris leur refus, quand je n’étais qu’élève en pharmacie. Mais aujourd’hui, avec ma position, mon avenir…

Combien d’autres s’estimeraient heureuses de ma recherche ! Sans aller bien loin, cette