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Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/145

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— Perrine, je ne sais pourquoi, mais tes yeux m’inquiètent. Qu’est-ce qui s’est passé depuis le matin ? Je veux le savoir. Est-ce que cette folle fille des bois…

— Mon frère, nous sommes tous rendus à bout de forces, ce soir. Demain, demain, nous causerons paisiblement de beaucoup de choses… Il est certain que ma venue apportera quelques changements ici. Il faut en discuter froidement, André, toi et moi.

— Trêve de circonlocutions, ma petite sœur. Je te confesserai, André ou toi, avant que la nuit soit bien avancée.

L’on sortait à peine de table, où l’on s’était entretenu assez agréablement, lorsqu’un soldat du Fort vint chercher le capitaine de Senancourt de la part du Gouverneur. Il ne s’agissait que d’une courte entrevue, mais urgente. Charlot fut surpris d’être négligé en cette occasion. Mais André lui repartit vivement que c’était sur sa demande que M. de Maisonneuve ne le dérangeait pas ce soir. Sa sœur, sa petite fille, à peine revenues, nécessitaient sa présence à la maison. Charlot parut surpris de cet arrangement.

— Écoute, André, tu as dû faire sourire chez le Gouverneur. Un mari ne prend pas les choses aussi froidement d’habitude…