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Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/239

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— André, dit-elle doucement, pourquoi me regardes-tu ainsi ? As-tu besoin de quelque chose ? Veux-tu que je remonte tes oreillers ?

— Non. Je ne veux rien… Mais qui es-tu donc ? Il me semble que ma petite sœur Lise… n’avait pas de si grands yeux bleus… ni un front si élevé… Sa bouche était tendre comme la tienne, cependant… Alors, tu es bien Lise ? Dis ?

— Mon amour, pourquoi te fatiguer ainsi ? Je suis près de toi. Je t’aime. Rien ne compte que cela. Je ne te quitte ni le jour, ni la nuit…

— Lise, je viens de rêver… Sans doute que c’est un rêve, car j’ai eu l’impression… tout à l’heure,… que tu étais Perrine,… Tu me regardais avec amour, il y avait des larmes… dans tes yeux… Comme je suis malade !… Perrine… me regarder ainsi !… Ah ! ah ! ah !…. Lise, Lise, tout tourne autour de moi… Oh ! ma tête ! qu’elle me fait mal… Lise, prends garde !… Oh ! cet Iroquois, il veut s’emparer de toi… Attends, je vais me lever… Non, non, tu ne m’en empêcheras pas…

Il fallut que Perrine appelât Charlot. Le malade devenait la proie d’un délire intense, et voulait constamment fuir… Vers le matin, il s’apaisa. Un sommeil lourd succéda à l’agita-