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Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/250

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figure affreusement bouleversée et tirée. Mais la jeune femme ne le vit pas. Elle se hâtait à la rencontre du Sulpicien. En levant les yeux sur celui-ci, Perrine recula. Elle retint un cri. M. Souart avait les yeux pleins de larmes.

— Qu’y a-t-il, Monsieur, est-ce que Charlot serait…

— Non, non, mon enfant, il n’est pas mort mais blessé grièvement, j’ai peur. On le panse en ce moment à l’hôpital. Il insiste pour revenir ici… et vous demande sans trêve.

— J’y vais, j’y vais… Oh ! mes pressentiments prennent corps… Je le savais, je lui ai dit à Charlot que quelque malheur résulterait de son excursion.

Et dans le cœur de Perrine s’entendait aussi les mots du Missel : « Le juste fleurira dans l’éternité ».

— Courage, mon enfant !

— J’en ai besoin, Monsieur l’abbé. Oh ! comme mon cœur est sans cesse torturé !

— La Providence vous sera secourable, car vous êtes la providence des vôtres… La pensée, d’ailleurs, que tous en ce moment s’appuient sur vous vous fera surmonter votre douleur… Vous avez une noble nature… Puis, je le répète, Dieu aide… qui aide, mon enfant.

Merci, Monsieur l’abbé, murmura Perrine, qui s’était assise un moment, trop durement frappée en tout son être pour pouvoir tenter le moindre geste. Elle se raidissait ; elle faisait