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Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/97

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des allées du jardin, toute jonchée des feuilles multicolores d’automne. La jeune femme s’était enveloppée d’une mante de laine blanche, une dentelle épaisse, toute blanche aussi, enveloppait ses cheveux d’or. Un peu d’embarras parut sur la physionomie de Perrine en voyant fuir les invités et elle voulut retourner vers la maison. André de Senancourt prévint son geste. Il l’attira près de lui.

— Ma bien-aimée, dit-il, n’avons-nous pas quelques mots à échanger sans aucun témoin, sous ce beau ciel d’automne, qui nous a si bien fêtés depuis le matin ?

— Je vous écoute, André, fit Perrine. Mais hélas ! le jeune officier vit tout à coup quelle contrainte la jeune femme exerçait sur elle-même ; malgré toute sa bonne volonté, elle s’éloignait imperceptiblement de lui. Il en fut attristé, mais son cœur comprit, car il aimait sincèrement cette blonde enfant farouche, qui ne connaissait guère le monde, la vie, et surtout de quel amour profond, fort, endurant pouvait être capable un cœur d’homme honnête et droit. Il dit, en marchant un peu loin d’elle, et le son de sa voix était tendre, plein de compassion, pour cette involontaire détresse féminine…

— Perrine, je suis heureux, oh ! combien heureux de vous avoir promis, ce matin, à la