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Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/117

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les patriotes

bien barricadés dans l’ancienne maison du lieut.-colonel Carmel, ils attendirent les événements. Un jeune homme, M. Lucien Archambault, fils du lieut.-colonel Archambault, de Saint-Hyacinthe, qui était avec eux, commit l’imprudence de se montrer. Dès lors la maison fut surveillée, et les torys purent s’assurer qu’elle était habitée par des patriotes. Un warrant fut lancé contre le capt. Pacaud, et on assembla un peloton de miliciens pour l’exécuter. Mais soit sympathie ou autres raisons, les miliciens ne montrèrent pas grand zèle. Après quelques pourparlers, le capitaine Pacaud leur dit :

« — Nous sommes décidés à ne pas nous laisser prendre ; vous êtes en partie nos amis, allez dire à X… et à ses amis, les torys de ce village, de venir nous arrêter ; nous les attendons.

« Les torys demandèrent de Montréal la force nécessaire, ce qui fut communiqué aux MM. Pacaud par l’entremise d’un parent qui était dans les bonnes grâces des torys. Alors, le capt. Pacaud et ses frères crurent qu’ils feraient mieux de laisser la place. Le capt. Pacaud se rendit chez un nommé Hilaire Richard, dans le township de Stanfold, où il n’y avait alors que quelques maisons.

« Un jour, Richard étant allé chez un voisin, à sa grande surprise, il y trouva le célèbre Comeau, qui avait opéré tant d’arrestations, pendant ces deux années, dans le district de Montréal. Il en informa immédiatement le capt. Pacaud, qui lui dit : — Je tiens à ce que vous alliez dire à Comeau que je suis chez vous, qu’il vienne exécuter son warrant. Comeau s’en retourna sans tenter de faire cette arrestation. C’est probablement la seule fois où Commeau montra de la timidité. Plus tard, ces deux hommes se rencontraient à l’hôtel du Canada, à Montréal, et dans quelques pourparlers qu’ils eurent ensemble, le capt.