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Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/120

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les patriotes

« Les chefs étaient rassemblés à Saint-Denis. Il y court, et en deux mots leur soumet son hardi projet ; celui d’émettre, pour les besoins de la cause, une énorme quantité de billets de banque rachetables par la nation, après la conquête de son indépendance.

« Cette proposition fut acceptée avec un empressement facile à concevoir. De suite, on songe à organiser un commissariat, et il est unanimement décidé que l’on émettra d’abord, et sous le plus court délai, un montant de $300,000.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« Nommé commissaire général des armées canadiennes, M. Pacaud retourna à Saint-Hyacinthe et se mit à l’œuvre.

« Mais il était bien tard pour songer à ce côté si important de toute entreprise sérieuse ; et l’on n’avait pas encore fini de préparer ces assignats d’une nouvelle espèce, lorsque la défaite de Saint-Charles vint anéantir et rendre inutile ce commencement d’organisation qui eût pu devenir formidable, s’il eût seulement daté de quelques semaines plus tôt.

« Cependant, tout commissaire général qu’il était devenu, M. Pacaud n’abandonna pas le commandement de sa compagnie. Il avait sous ses ordres des jeunes gens pleins de courage et de bonne volonté, mais peu expérimentés dans le maniement des armes, et complètement étrangers à toute éducation militaire. Heureusement que, pendant son séjour à Québec, il avait vu souvent parader la garnison ; et — ses dispositions naturelles aidant — il parvint tant bien que mal à initier ses soldats au secret des principaux commandements, et à leur faire exécuter les évolutions les plus nécessaires pour entrer en campagne. De sorte que, le moment de l’action arrivé, pas un chef ne pouvait se montrer à la tête d’un corps de braves aussi bien exercés, aussi bien disciplinés que notre jeune ami.