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Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/220

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les patriotes

pour combattre l’insurrection. Il y avait parmi eux des jeunes gens peu en état d’apprécier la gravité de leurs devoirs et la responsabilité de leur position. Leur conduite pendant les procès, leur attitude insolente ou ironique et leurs cruelles plaisanteries montrèrent qu’ils n’avaient pas plus de cœur que d’intelligence. On assure que plusieurs s’amusèrent à faire au crayon, sur des morceaux de papiers qu’ils se passaient en riant, des échafauds où l’on voyait suspendus à des cordes, les malheureux qui subissaient leurs procès devant eux.

Les avocats de la Couronne ou les juges-avocats, ainsi qu’on les désignait, étaient l’honorable Dominique Mondelet (un Canadien-français !) Charles Dewey Day (devenu le juge Day) et le capitaine Edward Muller, un officier anglais.

Voici les noms des patriotes qui furent appelés les premiers à comparaître devant ce tribunal : — Joseph-Narcisse Cardinal, notaire ; Joseph Duquette, étudiant en loi ; Joseph L’Écuyer, cultivateur ; Jean-Louis Thibert, cultivateur ; Joseph Guimond, cultivateur ; Léon Guérin dit Dusault autrement appelé Blanc Dusault, cultivateur ; Édouard Thérien, cultivateur ; Antoine Côté, cultivateur ; François-Maurice Lepailleur, huissier de la Cour du Banc du Roi ; Louis Lesiége autrement appelé Louis Lesage dit Laviolette, — tous de la paroisse de Châteauguay, et Léon ou Léandre Ducharme, de Montréal.

Les patriotes eurent pour les défendre un jeune avocat, qui devint l’un des premiers hommes du pays, et dont le souvenir sera éternellement lié à celui de cette époque. Nous voulons parler de M. Drummond, qui après avoir fait tout ce qui était possible pour ses nobles clients, resta fidèle à leur mémoire et n’oublia jamais leurs familles.