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Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/231

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JOSEPH DUQUET.


Duquet avait vingt ans en 1837, et il paraissait aussi jeune que son âge. C’était un aimable garçon, assez grand, mais d’apparence maladive.

Il avait l’esprit droit, l’imagination ardente et s’exprimait avec élégance et facilité. Il était doux, délicat, aimant et dévoué. Il chérissait ardemment sa famille, sa mère, ses sœurs, ses compatriotes, sa religion, sa patrie. Calme, paisible, sérieux, d’un tempérament nerveux-lympathique, l’air un peu triste et insouciant, on ne l’aurait pas cru capable, à le voir, de résolutions énergiques, d’actions audacieuses.

L’expérience apprend que sous les dehors de l’insouciance se cachent souvent les natures les plus ardentes, les caractères les plus héroïques. Ce ne sont pas toujours les plus gros et les plus beaux soldats, qui sont les plus braves, et ceux qui font le plus de bruit au camp sont souvent les plus froids sur le champ de bataille. On dirait même que les grands cœurs, les âmes héroïques aiment à habiter des corps frêles.

Joseph Duquet naquit à Châteauguay en 1817. Son père était commerçant et jouissait de l’estime publique. Il commença ses études au collège de Montréal et les termina au collège de Chambly. Il réussissait bien. M. Charland, de Saint-Jean, conserve précieusement quelques uns des prix qu’il remporta.

Il était à peine sorti du collège, que son père mourait, laissant sa famille dans l’indigence. Ce triste événement le mûrit avant le temps et lui fit accepter les