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les patriotes

avec indifférence ; il fit peu de questions aux témoins et ne chercha pas à affaiblir la preuve faite contre lui.

Le major Robert était fortement trempé ; il subit avec résignation les conséquences d’un acte qu’il avait cru nécessaire à la cause de la liberté.

Comme tous ceux qui meurent laissant une femme et des enfants désolés, il eut des moments de tristesse profonde, mais la pensée qu’il mourait pour l’indépendance de son pays lui rendait promptement son courage.

Quelques uns de ses amis avaient espéré que son grand âge le sauverait ; mais c’était une vaine espérance.

Le 18 janvier, il monta sur l’échafaud, suivi des deux Sanguinet, de Decoigne et de Hamelin. Lorsqu’il sortit à la suite du bourreau, de la chambre de toilette des condamnés, il aperçut plusieurs patriotes à genoux et fondant en larmes. Il leur dit de se consoler, mais de continuer à prier pour lui et ses compagnons.


françois-xavier hamelin


François-Xavier Hamelin était lieutenant dans la compagnie de Joseph Robert. Il fut prouvé, lors du procès, qu’il avait pris une part active à l’attaque de la maison de Walker. Il chercha à se sauver en prouvant qu’il avait été forcé de marcher dans la nuit du 3 novembre. On prouva aussi qu’il appartenait à une nombreuse famille dévouée au gouvernement, et qu’il avait toujours lui-même été très paisible et modéré. Mais, comme Robert et les Sanguinet, il devait payer de sa tête sa participation à la mort de Walker.

C’était un jeune homme, presqu’un enfant ; il n’avait que dix-huit ans comme Daunais. Sa famille fit ce qu’elle put pour le sauver ; tout fut inutile. Quand