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Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/299

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les patriotes

Mais les projets des patriotes avaient transpiré, et des mesures avaient été prises par les autorités canadiennes et américaines pour faire avorter leur entreprise. Ils avaient à peine mis le pied sur le sol canadien qu’ils se trouvèrent entre deux feux, attaqués d’un côté avec énergie par les loyaux anglais et poursuivis de l’autre par les troupes américaines. Ils regagnèrent la frontière et furent presque tous arrêtés et désarmés par les troupes américaines.

Nelson et les autres chefs canadiens ne se découragèrent pas. Voyant que leur expédition avait avorté, faute de discrétion et de préparatifs nécessaires, ils eurent l’idée d’unir tous ceux qui voudraient contribuer à l’indépendance du Canada par les liens d’une vaste société secrète.

Ils fondèrent l’association des « Chasseurs » qui partout aux États-Unis comme au Canada, fit de nombreux adhérents et recruta ses membres dans toutes les classes de la société. L’association avait quatre degrés : « L’Aigle » dont le rang correspondait à celui de chef de division ; le « Castor » qui avait l’autorité d’un capitaine ; la « Raquette » qui avait neuf hommes sous son commandement ; le « Chasseur » ou simple soldat. Chaque degré avait ses signes particuliers. Par exemple, pour savoir si la personne à qui on parlait faisait partie de l’association, on lui disait : « Chasseur, c’est aujourd’hui mardi. » La personne devait répondre : « mercredi. » Il y avait aussi une certaine manière de se donner la main, qui était l’un des signes de l’association. Toute personne qui voulait entrer dans les « Chasseurs » prêtait le serment suivant :

« Je, A. D…, de mon consentement et en présence de Dieu Tout-Puissant, jure solennellement d’observer les secrets, signes et mystères de la société dite des « Chasseurs, » de ne jamais écrire, peindre ou faire connaître d’une manière quelconque les révélations qui m’auraient été faites par une société ou