Aller au contenu

Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/305

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
271
les patriotes

divine Providence que je pourrai, à force de travail et malgré mon âge avancé, m’acquitter de mes obligations et payer ce que je dois. Mais indemnisez ceux dont on a détruit les biens à cause de moi ; il y a des centaines de braves gens aujourd’hui réduits à la misère, dont le seul crime fut d’avoir confiance dans l’homme qu’ils aimaient ; rendez à ces infortunés ce qu’ils ont perdu, indemnisez-les, je ne demande rien de plus. »

Comme le Dr Nelson avait pris part à l’insurrection, donnons la parole à des Anglais dont le témoignage sera moins suspect.

Répondant à M. Sherwood qui avait dit qu’on ne pouvait indemniser ceux qui avaient pris part à l’insurrection, sans justifier leur conduite et inviter ouvertement à la révolte, M. Hincks (maintenant sir Francis Hincks), s’écria :

« L’honorable député s’est laissé emporter par son indignation contre les individus qui ont pris les armes en 1837-1838 ; mais je le demande : à qui la responsabilité de ces troubles si ce n’est aux députés qui sont en face de moi, et le parti qu’ils appuyaient alors ? Oui, et de l’aveu de deux lords d’Angleterre, la manière inconstitutionnelle dont le gouvernement se conduisait alors, justifiait pleinement la prise d’armes contre le gouvernement. Ces messieurs ont vraiment bonne grâce de s’indigner, quand il est notoire que les événements de ces jours malheureux doivent leur être attribués… »

Un autre Anglais, un député du Haut-Canada, M. Price, parla dans le même sens.

Puis vint M. Blake qui plaida la cause des patriotes avec une éloquence admirable et lança à leurs détracteurs des apostrophes qui les firent bondir plus d’une fois sur leurs sièges. Voyons comme ces dernières paroles corroborent ce que nous disions au commencement de ce livre :