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Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/83

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les patriotes

Il était un de ceux que lord Durham avait exclus des bénéfices de l’amnistie, mais lorsque la proclamation du célèbre gouverneur fut annulée par le gouvernement anglais, Rodier se hâta de retourner au Canada.

Il publia alors dans les journaux une lettre qui fut considérée comme un acte de soumission et de faiblesse et lui fit perdre en grande partie la popularité dont il jouissait parmi les patriotes.

Il se remit à l’exercice de sa profession et resta tranquille pendant les tristes événements de l’automne de 1838. L’année suivante, il mourait emporté par une maladie de vingt heures.

Sa mort fut considérée comme une perte sérieuse pour le barreau et la société dont il était l’un des ornements. Avec du travail et une vie un peu plus réglée, il serait devenu l’un des hommes les plus distingués du pays.


jean-joseph girouard.


« Nous devons à nos lecteurs comme à la mémoire de celui qui fait le sujet de cette notice, de consigner dans nos pages quelques détails sur la vie de ce citoyen vénéré. Si sa carrière a été remarquable par le patriotisme et le talent, elle ne l’a pas été moins par les qualités morales et par l’exercice des vertus chrétiennes. C’est un exemple de plus à présenter à nos compatriotes dans la fortune comme dans les malheurs ; c’est aussi un encouragement puissant en faveur de ceux qui, n’ayant pas eu dans leur jeunesse l’avantage d’études collégiales, ont cependant en M. Girouard une preuve qu’on peut y suppléer par l’étude et la persévérance, et s’élever ainsi à une hauteur intellectuelle qu’il est donné à peu d’hommes d’atteindre. »

Tel est l’éloge que faisait de M. Girouard, dans la Minerve du mois de septembre 1855, son ami, l’hon. A.-N. Morin, et son émule en talents et en vertus. Cet éloge flatteur était l’écho fidèle des sentiments d’affection et de respect de la population canadienne-