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Page:David - Les deux Papineau, 1896.djvu/22

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LES DEUX PAPINEAU

hommes qui n’avaient ni ses croyances religieuses ni ses affections nationales. Elle en fut bien récompensée, car, dès le premier jour de la session, messieurs les Anglais proposèrent l’abolition de la langue française dans la chambre et demandèrent que le président fût un homme de leur nationalité.

Ces deux questions soulevèrent des débats violents pendant lesquels les droits de la langue française furent revendiqués par de nobles et éloquentes paroles.

Les Anglais s’aperçurent qu’il serait aussi difficile de nous vaincre dans l’arène parlementaire que sur les champs de bataille.

Parmi ceux qui se distinguèrent par la force et la beauté de leur éloquence, brilla, au premier rang, M. Joseph Papineau. Il s’éleva contre les prétentions de la minorité anglaise qui trahissait la confiance du peuple, et demanda ce que signifiait la nouvelle constitution, si les droits de la majorité étaient violés, sa langue proscrite. « Est-ce parce que le Canada fait partie de l’empire anglais, s’écria-t-il, est-ce parce que les Canadiens ne savent pas la langue des habi-