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LES DEUX PAPINEAU

probablement avant longtemps ; l’idée qu’ils allaient, peut-être, se séparer pour toujours… Quels sujets de sérieuses et tristes réflexions !

Aussi leurs adieux furent touchants, leurs derniers embrassements pleins d’amertume.

Trois ans après, M. Joseph Papineau, se trouvant chez son vieil ami, M. Roy, une table sur laquelle il était appuyé, céda brusquement ; il tomba et se fractura la hanche. On le transporta chez l’un de ses neveux, M. Toussaint Cherrier, organiste de l’église St-Jacques, qui demeurait sur la place St-Jacques.

C’est là qu’il mourut, le 8 juillet 1841, à l’âge de quatre-vingt-dix ans, en paix avec Dieu, au milieu des regrets et des prières de tout un peuple. On était encore dans les mauvais jours de la terreur ; l’opinion publique était enchaînée ; il y eut peu de bruit autour de sa tombe ; mais on vint de tous côtés contempler, une dernière fois, les nobles traits du grand citoyen, s’agenouiller auprès de sa dépouille mortelle.

Il fut inhumé dans le cimetière de Mont-