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Page:David - Les deux Papineau, 1896.djvu/46

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LES DEUX PAPINEAU

ner la marche de sa patrie dans la voie de l’honneur et de l’émancipation ; et dans cette étoile il retrouvait son image embellie.

Il pouvait se reposer sur le bord du chemin ; il n’avait plus qu’à guider les premiers pas de l’homme qui se présentait pour continuer son œuvre et recueillir l’héritage confié à son patriotisme ; — et cet homme… c’était son fils !

Louis-Joseph Papineau naquit à Montréal, le sept octobre mil sept cent quatre-vingt-six. Il manifesta, dès son bas âge, une rare précocité d’intelligence qui frappait tout le monde.

Parmi les traits d’esprit qu’on lui attribue, il en est un qui mérite d’être mentionné. Il avait coutume de manger à la même table que son père, excepté quand il y avait des étrangers. Un jour, qu’il y avait grand dîner chez M. Joseph Papineau, le jeune Louis voulut prendre sa place à côté de son père, mais celui-ci le renvoya en lui disant : « Quand tu auras de la barbe, tu mangeras avec les hommes. » Louis alla, de mauvaise humeur, s’asseoir à une autre petite table