semaine prochaine. Les partisans de cette pièce, ou plutôt de l’auteur, sont en grand nombre. Tout est déjà loué depuis quelques jours.
M. Chabanon est un jeune homme de trente-cinq ans, qui, après avoir fait des études assez bonnes, s’est jeté dans le monde, et y a réussi par une figure agréable, par un esprit aisé, brillant et facile, et surtout par un talent supérieur pour le violon. Il a long-temps fait les délices des sociétés. Il y a quelques années que réfléchissant sur le vide de son art, et sur la nécessité d’appuyer son existence sur quelque chose de plus solide et de plus durable, il a pris la généreuse résolution de travailler à mériter quelque titre littéraire. Il n’a point vu de moyen plus aisé de commencer à percer que d’entrer à l’Académie des Belles-Lettres. Il s’est donc jeté dans le grec à corps perdu, a travaillé trois ans avec la plus grande opiniâtreté, et sans voir aucun humain que quelques partisans de cette langue. Il est sorti muni de tout le savoir nécessaire ; a été admis à l’Académie des Belles-Lettres ; a travaillé sur Pindare, pour payer son tribut littéraire, et ne regardant cette Académie que comme un passage à l’Académie Française, il a fait des tragédies. Son succès peut lui ouvrir une route brillante.
22. — Le Roi et le Fermier, paroles de M. Sedaine, musique de M. Monsigny, n’a pas eu le succès qu’on s’en promettait. Le premier acte est bien fait, quant à la partie dramatique ; la musique est excellente : les deux autres sont très-médiocres en tout, et mauvais à quelques égards.
23. — Lettre d’un professeur à un autre sur la nécessité et la manière de faire entrer un cours de morale dans l’éducation publique. Cet ouvrage contient des vues