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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/17

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dont il y est question, nous ne nous sommes point imposé la tâche de rectifier l’ouvrage à chaque erreur sans conséquence. Il est toutefois des imputations d’une telle gravité[1] que nous n’avons pas dû les laisser passer sans réponse, ou du moins sans nous être assuré qu’elles n’étaient que l’expression de la vérité.

Ce que nous avons dit sur la précaution que l’on doit apporter à la lecture des Mémoires secrets prouve que nous n’avons pas adopté, comme authentiques, tous les faits qui s’y trouvent rapportés : on se tromperait cependant, si l’on inférait de cet aveu que nous partageons l’avis de ceux qui n’y voient qu’une compilation d’anecdotes mensongères. S’il était en quelque sorte permis à La Harpe, cruellement maltraité par les rédacteurs, de ne voir dans leur journal qu’un « amas d’absurdités ramassées dans les ruisseaux, où les honnêtes gens et les hommes les plus célèbres en tout genre sont outragés et calomniés avec l’impudence et la grossièreté des beaux esprits d’antichambre[2] ; » s’il était naturel qu’il cherchât ainsi à prévenir le jugement défavorable qu’on pouvait porter sur lui à la lecture de cet amas

  1. Ainsi, pour ne citer qu’un exemple, nous n’avons pas cru devoir admettre, sans correctif, un article du 14 juillet 1766, contenant, sous forme dubitative, il est vrai, une calomnie évidente contre J.-J. Rousseau. M. Musset-Pathay, dans une note qu’il a bien voulu nous communiquer, réfute d’une manière péremptoire l’assertion du rédacteur des Mémoires.
  2. Correspondance littéraire, lettre CCXLVII.