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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/232

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SEPTEMBRE 1763

changemens qui ont paru nécessaires, disait l’affiche. Le concours n’a pas été nombreux, comme il l’est aux pièces de M. de Voltaire, et tout cet appareil n’a point fait, ainsi qu’on l’espérait, la sensation d’une pièce nouvelle. Les innovations se réduisent au rôle de Varus, auquel l’on en a substitué un autre. Il se trouve dans la même position, et dit à peu près les mêmes choses et les mêmes vers. Beaucoup de spectateurs ont regretté de grandes beautés de détail supprimées dans les changement faits à cette tragédie.

9. — Les Remontrances de Grenoble annoncées comme un chef-d’œuvre de liberté et d’énergie[1], sont ici de la plus grande rareté et ne se vendent point. Nous venons de les lire, elles soutiennent la réputation qu’elles ont ; et, comme on l’a dit, les Cicéron, les Démosthène, les grands orateurs des anciennes républiques, se trouveront revivre dans un si bel ouvrage.

11. — M. de Voltaire avertit dans toutes les gazettes, dans tous les ouvrages périodiques, que son édition de Corneille est prête ; qu’il ne tiendra point à lui qu’elle ne paraisse ; mais que les gravures ne sont point finies, que ce sera pour l’année prochaine. Il est étonnant que depuis que le public est dupe des souscriptions, il y donne encore.

M. de Voltaire profite de l’occasion pour faire une nouvelle protestation contre tout ce qui paraît sous son nom. Il déclare que les Cramers seuls ont droit d’imprimer ses ouvrages, et qu’il n’avoue que ce qui sort de leur imprimerie.

12. — Le sieur Moreau continue à se décrier en prêtant sa plume d’une façon vile et méprisable. On lui met

  1. V. ier septembre 1763. — R.