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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/288

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MARS 1764

obligé de ménager, on voit un Le Brun, un de Sivry ; celui-ci beau-frère de l’auteur, son associé et son prôneur. Une pareille accolade fait jeter les hauts cris du petit nombre que Palissot loue M. de Saint-Foix surtout, dont il a craint la justice militaire, dédaigne un encens ainsi prostitué.


Mieux te vaudrait perdre ta renommée,
Que los cueillir de si chétif aloi[1] !

13. — Les Comédiens Français se disposent à jouer incessamment Olympie, tragédie de M. de Voltaire, déjà imprimée. Cette pièce, à grandes machines, exige beaucoup de spectacle. La troupe a fait pour 10, 000 francs de frais en habits et en décorations. Il est à craindre que toute cette pompe ne puisse soutenir la pièce, d’un échafaudage bizarre, monstrueux, et d’un coloris lâche et faible.

14. — M. Restant, l’auteur d’une grammaire qui a déjà eu plusieurs éditions, est mort le 14 du mois dernier. Cet avocat estimable, sans être d’une métaphysique aussi profonde que M. Dumarsais, a cependant rendu quelques services à la langue, et peut être d’un grand secours aux étrangers et à ceux qui veulent apprendre à parler ou à écrire correctement.

15. — De l’autorité de Locke dans la science de l’âme, surtout relative à l’enfance, etc. Discours prononcé à l’Académie de Berlin le 8 janvier 1764, par M. de Prémontval.

Cet ouvrage, original pour le ridicule et les assertions impertinentes, ne fait honneur ni à l’auteur ni à l’Académie. Selon ce discours, Locke est un sot, un sophiste

  1. J. -B. Rousseau. — R.