Aller au contenu

Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/359

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
338
MÉMOIRES SECRETS

19. — Le Gazetier Ecclésiastique, dans sa feuille du 12 novembre 1764, fait mention à l’article de Paris d’un Almanach chinois, ou Coup d’œil curieux sur la religion, les sciences, les arts, les usages et les mœurs des peuples de la Chine. Il s’exprime avec son amertume ordinaire sur cet ouvrage peu connu en France, et dont la notice lui est arrivée d’Italie. Il le regarde comme un livre émané du jésuitisme, pour faire son apologie, et attaquer indirectement la religion et ses vrais défenseurs. Il finit par déclarer qu’il est de l’abbé de La Porte, prêtre, ex-jésuite.

— Il paraît, mais très-clandestinement, une Lettre d’un chevalier de Malte à M. l’évêque ***. L’auteur, sous prétexte de faire part du Bref du pape du 4 avril dernier à M. de Grenoble, où le Saint-Père trace le tableau touchant de la destruction des ci-devant soi-disant Jésuites, des maux qui désolent l’Église de France, et invite, exhorte, encourage les premiers pasteurs à s’unir entre eux et avec le Saint-Siège pour combattre les ennemis du Seigneur, traite avec la plus grande chaleur la cause de la Société de Jésus, met sous les yeux du prélat anonyme la conduite de feu M. de Soissons, de MM. de Lyon, d’Angers, d’Alais, et de leurs semblables, qu’il qualifie d’évêques pour le mensonge. Il gémit sur Israël de ne voir que quatorze prélats pour la vérité : MM. de Paris, d’Auch, du Puy, d’Uzès, de Lodève, de Saint-Pons, d’Amiens, de Langres, de Lavaur, de Pamiers, de Castres, de Grenoble, d’Aix et de Vannes ; se plaint de la timidité de ceux qui se sont bornés à écrire au roi et à ses ministres contre les entreprises des parlemens ; de ce que leurs lettres, qu’ils n’ont osé publier, n’instruisent pas les peuples de leur juste réclamation. Il n’est pas possible