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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/372

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DÉCEMRE 1764

Publiez, s’il vous plaît, ma lettre.

Fait en sortant de chez le roi,
Mercredi cinq du présent mois
De mil sept cent soixante-quatre.
Et le tout écrit de ma main
Pour que vous soyez plus certain
Que l’on ne peut en rien rabattre.

Puis sur le dos il est écrit
Et contresigné L’Averdy :
« Que l’on remette la présente
À Vignerod, noble génois[1],
Premier commissaire du roi
Aux États assemblés à Nantes. »

17. — Lettre de Zamon à Zélie. Cette héroïde est remarquable par le fond de l’histoire, qu’on donne comme vraie et tout récemment arrivée. Zamon est un jeune homme de vingt-deux ans, éperduement amoureux d’une fille du même âge : celle-ci répond à sa passion ; mais la fortune les obligeant de se séparer, ils se jurent en se quittant une fidélité inviolable. L’amant apprend bientôt que sa maîtresse se marie : le désespoir de perdre ce qu’il adorait le porte à se marier aussi. Après la mort de Zélie, on apporte chez lui une lettre de sa maîtresse, par laquelle elle lui apprend la nouvelle de son mariage et celle de sa mort en même temps : elle s’est empoisonnée. On sent que cette situation prête infiniment à la poésie et fournit des orages de cœur susceptibles d’une touche tendre et pittoresque.

19. — Timoléon paraît imprimé : on y lit à la fin un

  1. Le 17 octobre 1748, la république de Gênes admit M. d’Aiguillon au nombre de ses nobles. Il n’omet jamais ce titre de noblesse dans ses éminentes qualités. (Note du traducteur.)