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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/415

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MÉMOIRES SECRETS

le plus édifiant, n’est pas le meilleur de l’auteur. Quoi qu’il en soit, cette démarche est des plus originales, et la Lettre y répond on ne peut mieux.

Nous apprenons que M. Piron est furieux de l’impression de sa Lettre. Il l’avait jointe au psaume pour lui servir d’introduction, mais il ne comptait pas que M. de La Place la rendrait publique.

5. — Messieurs des requêtes de l’hôtel, à la suite du jugement en faveur des Calas, ont arrêté que le roi serait supplié de faire abolir une certaine procession d’usage à Toulouse, le 17 mai de chaque année. On vient de faire imprimer l’histoire de cette cérémonie, sous le titre suivant : Histoire de la Délivrance de la ville de Toulouse, arrivée le 17 mai 1562, où l’on voit la conspiration des huguenots contre les catholiques, leurs différens combats, la défaite des huguenots, et l’origine de la procession du 17 mai, le dénombrement des reliques de l’église de Saint-Cernin : le tout tiré des annales de ladite ville. On y a mis cette épigraphe :


Tantùm religio potuit suadere malorum !

L’historien, dans une préface très-judicieuse et très-bien écrite, fait voir la nécessité de supprimer cette cérémonie, monument trop durable du fanatisme et de la révolte, surtout dans ce siècle philosophe, où l’esprit de tolérance se répand si heureusement.

7. — On apprend de Neufchâtel qu’il s’était assemblé un consistoire à Motiers, où réside le célèbre Rousseau ; qu’il avait été question de procéder contre lui comme l’Antéchrist ; mais que le gouvernement avait décidé que ce consistoire n’avait rien à voir à la religion de