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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/431

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MÉMOIRES SECRETS

d’une scène d’Arlequin pour en sortir avec honneur. Après avoir lâché beaucoup de lazzis relatifs aux circonstances, avoir même pris des licences qui auraient mérité correction dans toute autre bouche, il a profité des huées qui ont redoublé pour faire une gambade et abandonner le théâtre.

Le divertissement, d’une musique assez agréable dans le commencement, est dégénéré en spectacle aussi plat et aussi ennuyeux que le reste.

Le sieur Gossec est auteur de la musique.

Il était de fort bonne heure, et les Comédiens n’avaient annoncé rien autre chose. Le public ne s’est point trouvé satisfait. Il a fermenté à tel point que, pour le contenter, il a fallu donner une autre pièce. Ils ont joué les Deux Chasseurs et la Laitière, et même ajouté de surcroît un ballet.

30. — Dans ce siècle philosophe, ou l’on court encore plus après l’argent qu’après la science, il n’est rien qu’on ne réduise en art, dont on ne donne de prétendus principes. Un nouveau maître se met sur les rangs, et veut réduire le commerce à des points de doctrine dont il offre de mettre au fait ceux qui voudront faire un cours sous lui. M. Cormière répand un Prospectus très-étendu sur cette matière. Il considère ses élèves sous trois points de vue généraux, comme entrant dans le commerce, comme faisant le commerce, comme quittant le commerce. Il a quintessencié les plus habiles auteurs qui ont travaillé sur cette matière, et vendra son élixir pour soixante-douze livres par an.

Ier Juillet. — Il se répand une Requête des Bénédictins au Roi, imprimée, et qui a été présentée à Sa Majesté par M. le duc d’Orléans. C’est une feuille de quatre