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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/434

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JUILLET 1765

ter encore plus de choses dans ce recueil, et concentrer davantage l’esprit pestiféré qu’il renferme.

7. — Le sieur Monnet vient de mettre au jour son Anthologie Française[1]. Il a prétendu donner un choix des chansons faites en France depuis le treizième siècle jusqu’à présent. Rien de plus mal fait. Il prouve combien il faut de goût pour faire un pareil ouvrage, qui ne peut sortir des mains d’un homme dont l’intérêt guide la plume. On y voit à la tête un Mémoire historique sur la chanson en général, et en particulier sur la chanson française. C’est sans contredit ce qu’il y a de mieux dans l’ouvrage. Il est de M. Meusnier de Querlon. Le portrait de l’éditeur précède tout cela, avec ces trois mots, dans lesquels se dilate son ingénieuse vanité : Mulcet, movet, monet. Il avait trouvé cette devise si belle, qu’il l’avait mise à son théâtre de l’Opéra-Comique, dont il était directeur. Du reste, cet ouvrage est très-agréable pour la partie typographique.

9. — M. de La Dixmerie vient de faire imprimer des Lettres sur l’état présent de nos Spectacles[2]. On y trouve une critique judicieuse, des vues neuves ; ce qu’il dit surtout par rapport aux pièces, qu’on a tant de peine à faire recevoir et qui tombent si facilement, serait adopté de tous les auteurs avec grande joie.

11. — Le Sottisier, supplément aux trois volumes de chansons du sieur Monnet, paraît : il ne vaut pas mieux que les autres. Il devait contenir les chansons les plus gaillardes, mais il n’y a que des ordures, sans sel, sans grâces, sans esprit. Toute la littérature est révoltée contre l’audace de cet intrus.

  1. Paris, 1765, 3 vol. in-8o. — R.
  2. 1765, in-12. — R.