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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/453

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MÉMOIRES SECRETS

testant, au sujet du jugement des Calas[1]. On se rappelle combien ce folliculaire voulait y dégrader la belle action de M. de Voltaire, que l’honnête militaire venge avec toute la noblesse et la logique possible. Suit un remerciement de M. de Voltaire, en date du 24 auguste 1765, où il cherche adroitement à intéresser MM. le maréchal de Richelieu et le duc de Villars, et même les maîtres des requêtes, à faire châtier un auteur de libelles, qui ose censurer un jugement authentique.

À la suite est une belle chanson, chantée chez M. de Voltaire en l’honneur de mademoiselle Clairon, sur l’air : Annette à l’âge de quinze ans. C’est un dialogue entre une bergère et un berger. Il faut croire, pour l’honneur de M. de Voltaire, que cette platitude n’est pas de lui. Voici le dernier couplet[2] :


Nous sommes privés de Vanloo,
Nous avons vu passer Rameau,
Nous perdons Voltaire et Clairon ;
NousRien n’est funeste,
NousCar il nous reste
NousMonsieur Fréron.

8. — Sara Th… Nouvelle traduite de l’anglais. Tel est le titre d’un roman philosophique, où l’auteur[3] a enchâssé une morale, belle, douce, humaine. Il a transporté la scène en Angleterre, pour donner quelque vraisemblance à sa fable. Une fille de qualité, qui épouse un laquais ; cela ne peut s’allier avec la délicatesse et l’élégance de nos mœurs. Quoi qu’il en soit de l’origine de

  1. V. 15 mai 1765. — R.
  2. Ce dernier couplet est de Florian : Voyez les Mémoires d’un jeune Espagnol. Les autres sont de Voltaire. — R.
  3. Saint-Lambert. — R.