30. — Réponse de M. l’abbé de Voisenon à M. Favart,
Quelque dieu de la terre en eût été flatté.
Mais tu penses en homme sage,
Dans l’amitié tu vois la dignité.
Tu réunis tous les suffrages,
Et le public tiré de son erreur
Te rend ta gloire et tes ouvrages :
Rien ne peut à présent altérer ton bonheur ;
Tes succès sont à toi. J’en goûte la douceur,
Et n’ai jamais voulu t’en ravir l’avantage :
Ton esprit en a tout l’honneur.
C’est mon cœur seul qui les partage.
Ce commerce de louanges et de fadeurs ne détruit point l’opinion très-fondée que Favart fait les carcasses des pièces, et que l’abbé de Voisenon habille la poupée.
31. — Un Bénédictin très-savant, nommé Dom Cajot, fait imprimer actuellement une histoire détaillée des plagiats de J. -J. Rousseau[1]. Il démontre que cet auteur a pillé des pages entières, et qu’en lui ôtant tout ce qu’il a pris de part et d’autre, il ne lui resterait rien de ses systèmes hardis, ni de ses pensées fortes et rigoureuses. Le Bénédictin est un savant déjà connu par l’Histoire critique des Cocqueluchons[2], également curieuse par les recherches, et rare pour son style tudesque et ridicule.
Ier Novembre. — Op apprend que J. -J. Rousseau s’est