Aller au contenu

Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/67

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trouvent la première infiniment supérieure. Nous avons lu le manuscrit : il nous paraît que le drame du sieur Marmontel est plus ordurier : il y a un interrogatoire du bailli, qui malheureusement vient après celui du Droit du Seigneur[1]. Du reste, on donne la palme aux deux auteurs du théâtre particulier.

Ier Avril. — Voilà une des plus fameuses époques de la république des lettres : les arrêts du parlement se sont exécutés aujourd’hui, et les Jésuites ferment leurs collèges dans le ressort. Les pensionnaires de Louis-le-Grand sont tous sortis, et ceux qui sont connus sous le nom d’enfans de langue ou d’Arméniens, pensionnés par le roi, ont été mis, jusqu’à nouvel ordre, dans des maisons voisines du collège. On a fait, à l’occasion de l’événement du jour, courir la pasquinade suivante :

« La troupe de saint Ignace donnera mercredi prochain 31 mars 1762, pour dernière représentation, Arlequin Jésuite, comédie en cinq actes, du père Duplessis, suivie des Faux bruits de Loyola, par le père Laînez, petite comédie en un acte. Pour divertissement, le Ballet Portugais : en attendant le Triomphe de Thémis. »

2. — On parle beaucoup d’une chanson faite sur l’abbé de Voisenon et madame Favart, à l’occasion de la pièce d’Annette et Lubin, qui est mise sous le nom de cette dernière. Voici cette plaisanterie[2] :

  1. V. 7 Janvier 1762. — R.
  2. Elle est généralement attribuée à Marmontel. On ne la trouve dans aucune édition des Œuvres complètes de son auteur. — R.