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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/69

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Se Mais si la vaine gloire
Se Des auteurs s’emparait,
Le public sots les nommerait,
Se Monsieur Favart, sa femme,
Se Et brochant sur le tout,
Se Avec eux l’abbé Fou.

4. — Il court dans les rues un Dies iræ sur les Jésuites : il a cinquante-neuf couplets, et tire tout son mérite des honorables victimes dont il déplore le destin. Rien n’est plus plat ni plus misérable.

5. — Ode sur les vaisseaux que différentes provinces, etc., ont offerts au Roi ; par M. Courtial, in-8o. Voici un nouveau candidat que l’amour de la patrie fait mettre sur les rangs. S’il s’en était tenu à l’envie de montrer son zèle, il serait louable ; mais ce jeune apedeute s’érige en docteur, et, dans une préface, nous détaille les propriétés et les privilèges de l’ode. C’est afficher des prétentions comme auteur, et, en cette qualité, nous le condamnons au silence, surtout en matière lyrique.

6. — M. Barthe, jeune Provençal de l’Académie de Marseille, nous donne un livre de ses opuscules[1]. Ce sont des épîtres légères et gracieuses : il s’y trouve beaucoup d’images, de poésie, de facilité ; mais le tout est monté sur un ton de monotonie fastidieuse. Ce genre, très-borné, est presque épuisé par les Gresset, les Bernis, les Desmahis, les Saint-Lambert.

7. — M. l’abbé Raynal vient de donner au public un livre qu’il appelle École militaire, ouvrage composé par ordre du Gouvernement[2]. C’est une compilation d’aventures, de belles actions, ou de bons mots qui ont trait

  1. Épitres sur divers sujets. Paris, 1762, in-8o. — R.
  2. Paris, 1762, 3 vol. in-12. — R.