Aller au contenu

Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se. Le desir que nous avons que le Monde croye, que toutes nos elections sont bonnes, apporte de la necessité à une action, qui estoit volontaire auparavant. De sorte que ce qui s’est fait, contre la raison, ne pouvant estre justifié que par la constance, nous ne pensons jamais en faire assez : Et sur cette creance que nous avons, quand nous serions resolus de ne continüer pas nostre affection, il semble que nous sommes obligez de deffendre nostre jugement.

Or si ces considerations peuvent esbranler les Esprits fermes, & font quelquesfois faillir les Sages, il n’y a pas dequoy s’estonner, si elles renversent aisément un Prince foible, qui n’use que de raison empruntée, & qui se laissera tousjours persuader, à une fort mediocre eloquence, pourveu qu’elle favorise son inclination.

Le voilà donc engagé, dans l’agrandissement du Sujet qu’il aime : Il n’en parle plus que comme de son Entreprise, &