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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/33

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gouverner. Platon se jouë souvent de la sorte : Il philosophe poëtiquement, & mesle la Fable dans la Theologie. Ce double Esprit est de sa façon ; Et il vaut encore mieux l’expliquer de l’Esprit du Roy, & de celuy de son Confident, que d’avoir recours aux Miracles, qu’il ne faut employer qu’en cas de necessité, non pas mesme pour l’honneur & pour la gloire des Rois.

Il est certain qu’ils ont un fardeau si disproportionné à la foiblesse d’un Seul, que s’ils ne s’appuyoient sur plusieurs, ils feroient une cheute, des le premier pas qu’ils voudroient faire. S’ils n’appelloient leurs Amis à leur secours, & s’ils ne divisoient la masse du Monde, ils seroient bien-tost punis de la temerité de leur ambition, & accablez de la pesanteur de leur fortune. La multitude des soins qui leur viennent de toutes parts, ne leur laisseroit pas la respiration libre : la foule des affaires les estoufferoit, à la premiere audience qu’ils voudroient donner.

Il y a divers degrez de Serviteurs, qui trou-