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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/70

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versé ce qu’ils vouloient soustenir ; Ils ont rompu ce qu’ils avoient dessein de noüer ; Ils ont fait autant de ruïnes, qu’ils desiroient faire d’establissemens ; Ils ont gasté autant de choses, qu’ils en ont maniées. Les cheutes des Princes, & les pertes des Estats ont esté le succez de leur Administration. S’estant saisis de la Puissance souveraine, (je les considere derechef, dans leur innocente infirmité) ils en ont usé, comme les Enfans se servent de leurs couteaux, qui s’en blessent le plus souvent, & en offensent leurs Meres, & leurs Nourrices.


QUe si la temerité de ces gens-là n’a pas tousjours esté malheureuse : S’ils sont arrivez au port, tenant une route, qui apparemment les en eloignoit ; (car il est certain qu’il se voit de ces Miracles, & j’en connois quelques uns qui se sont sauvez, par des actions qui les devoient perdre.) Il ne faut pas se fier pourtant à cette Felicité aveugle, qui les a gui-