Page:De Banville - Odes Funambulesques.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
54
ODES FVNAMBVLESQUES.


Et, digne d’un art sans rivaux,
Pour charmer les chancelleries,
Vous avez traduit Marivaux
En mignonnes espiègleries.

C’est au mieux ! L’astre des cieux clairs
Qui fait grandir le sycomore
Vous a donné des jolis airs
De bohémienne et de more.

Vous avez pris, toujours riant,
Dans cet éternel jeu de barres,
La volupté de l’Orient
Et le goût des bijoux barbares,

Et vous rapportez à Paris,
Ville de toutes les décences,
Les molles grâces des houris
Ivres de parfums et d’essences.

C’est bien encor ! même à Turin
Menez Clairville, puisqu’on daigne
Nous demander un tambourin
Là-bas, chez le roi de Sardaigne.