Aller au contenu

Page:De Gaspé - Les anciens canadiens, 1863.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
142
LES ANCIENS CANADIENS.

Un buveur vit sans chagrin
Et sans inquiétude ;
Bien fêter le dieu du vin,
Voilà sa seule étude.

Oui ; j’aime à boire, moi,
C’est là ma manie ;
J’en conviens de bonne foi :
Chacun a sa folie.
Que Joseph aux Pays-Bas
Aille porter la guerre.
Moi, je n’aime que les combats
Qu’on livre à coups de verre.
Oui ; j’aime, etc.

— À votre tour, à présent, notre jeune seigneur, s’écria-t-on à la troisième table ; les anciens viennent de nous donner l’exemple.

— De tout mon cœur, dit Jules, et il entonna la chanson suivante :

Bacchus assis sur un tonneau,
M’a défendu de boire de l’eau,
Ni de puits, ni de fontaine.
C’est, c’est du vin nouveau,
Il faut vider les bouteilles ;
C’est, c’est du vin nouveau,
Il faut vider les pots.

Le roi de France, ni l’Empereur,
N’auront jamais eu ce bonheur ;
C’est de boire à la rasade.
C’est, etc.

Tandis que les filles et les femmes fileront,
Les hommes et les garçons boiront ;
Ils boiront à la rasade.
C’est, etc.

Une fois l’exemple donné par les nobles amphitryons, chacun s’empressa d’en profiter, et les chan-