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Page:De Gaspé - Les anciens canadiens, 1863.djvu/198

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LES ANCIENS CANADIENS.

CHAPITRE DOUZIÈME.

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They came upon us in the night,
And brake my bower and slew my knight :
My servant a’for life did flee
And left us in the extremitie.

They slew my knight, to me so dear ;
They slew my knight, and drove his gear ;
The moon may set, the sun may rise,
But a deadly sleep has closed his eyes.

Waverley.


incendie de la côte du sud.


Les arbres étaient revêtus de leur parure ordinaire à la sortie d’un hiver hyperboréen ; les bois, les prairies étaient émaillés de fleurs aux couleurs vives et variées, et les oiseaux saluaient par leur gai ramage la venue du printemps de l’année mil sept cent cinquante-neuf. Tout souriait dans la nature ; l’homme seul paraissait triste et abattu ; et le laboureur, regagnant ses foyers sur la brune, ne faisait plus entendre sa joyeuse chanson, parce que la plus grande partie des terres étaient en friche, faute de bras pour les cultiver. Un voile sombre couvrait toute la surface de la Nouvelle-France, car la mère patrie, en vraie marâtre, avait abandonné ses enfants Canadiens. Livré à ses propres ressources, le gouvernement avait appelé sous les armes tous les hommes valides pour la défense de la colonie menacée d’une invasion formidable. Les