Aller au contenu

Page:De Gaspé - Mémoires. 1866.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Jean ; mais bernique ! elle était bien et dûment fermée. J’avais une dame dans mon gig ; et un de mes amis, qui me suivait, en ramenait deux dans sa calèche. Sachant qu’une des portes de la ville était toujours ouverte pendant la nuit, nous nous hâtâmes de tourner bride, pensant avoir une meilleure chance à celle du Palais, mais elle ne nous fit pas un plus gracieux accueil.

Allons sonder la porte Hope, dîmes-nous un peu déconcertés par rapport à nos précieuses charges.

Nous débouchâmes dans la rue Saint-Charles ; mais arrivés à l’ancienne brasserie de M. McCallum, dont on voit encore les masures, autre obstacle.

Bah ! dit le lecteur, il est facile d’en deviner la raison ; il s’était fait probablement un éboulis du cap qui avait encombré cette rue. Il fallait alors prendre la rue Saint-Paul et vous rendre soit à la porte Hope ou à celle de la basse-ville.

Il n’y avait qu’une petite difficulté, c’est que la dite rue Saint-Paul n’existait pas alors, que la grève sur laquelle on a depuis construit les quais qu’elle parcourt, était dans le moment à une douzaine de pieds sous l’eau.

— Mais, dites-vous, la communication entre le faubourg Saint-Roch et la basse-ville était donc interrompue à la marée haute ?

Elle l’était certainement pour les voitures : les charretiers attendaient, en jurant comme des païens, qu’il plût à madame la marée de leur livrer passage. Quant aux piétons, il y avait une ressource, grâce aux dispositions débonnaires de nos bons Canadiens, dont les maisons construites sur les bords d’un quai situé au pied