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Page:De Gaspé - Mémoires. 1866.djvu/398

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n’auraient pas adopté la version gratuite du sieur Fletcher.

Je ne puis me séparer de mon ancien ami l’honorable Marc Paschal de Sales Laterrière sans lui souhaiter un meilleur avocat, s’il lui prend, par hasard, quelques velléités de jeunesse. Je ne saurais lui dire adieu sans faire mention des services éminents qu’il a rendus à son comté en faisant ouvrir une voie de communication aux habitants des Laurentides pour sortir, en toutes saisons, de l’isolement auquel la nature des lieux les avait condamnés. En effet, la seule issue pendant l’hiver était par les caps (que les habitants appellent les câpes), qu’il fallait franchir à pied, suspendu souvent à trois et quatre cents pieds au-dessus du fleuve Saint-Laurent qui gronde à leur base.

Le voyageur muni d’une petite hache pratiquait dans ces glaciers canadiens des trous à l’aide desquels il escaladait les passes les plus dangereuses en bondissant comme un chamois.

Monsieur Laterrière, touché de voir cette partie importante du district de Québec isolée pendant six mois du reste de l’univers, obtint du gouvernement un octroi qui mit fin à cette réclusion forcée, et vigoureux pionnier il s’enfonça lui-même dans la forêt à la tête d’une centaine d’hommes, afin d’ouvrir la belle route qui permet maintenant aux habitants des Laurentides de communiquer, pendant toutes les saisons de l’année, avec leurs frères des différentes parties du Canada.

Les habitants des Laurentides se sont toujours montrés reconnaissants de cette grande œuvre, ainsi que des services éminents que Monsieur Laterrière leur a