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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, 1619, édition Boulenger, 1909.pdf/147

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lothée, que votre cœur demeure longtemps infecté du péché, puisque vous avez un remède si présent et facile. La lionne qui a été accostée du léopard va vitement se laver pour ôter la puanteur que cette accointance lui a laissée, afin que le lion venant n’en soit point offensé et irrité : l’âme qui a consenti au péché doit avoir horreur de soi-même, et se nettoyer au plus tôt, pour le respect qu’elle doit porter aux yeux de sa divine Majesté qui la regarde. Mais pourquoi mourrons-nous de la mort spirituelle, puisque nous avons un remède si souverain ?

Confessez-vous humblement et dévotement tous les huit jours, et toujours s’il se peut quand vous communierez, encore que vous ne sentiez point en votre conscience aucun reproche de péché mortel ; car par la confession vous ne recevrez pas seulement l’absolution des péchés véniels que vous confesserez, mais aussi une grande force pour les éviter à l’avenir, une grande lumière pour les bien discerner, et une grâce abondante pour réparer toute la perte qu’ils vous avaient apportée. Vous pratiquerez la vertu d’humilité, d’obéissance, de simplicité et de charité ; et en cette seule action de confession, vous exercerez plus de vertu qu’en nulle autre.

Ayez toujours un vrai déplaisir des péchés que vous confesserez, pour petits qu’ils soient, avec une ferme résolution de vous en corriger à l’avenir. Plusieurs se confessant, par coutume, des péchés véniels et comme par manière d’agencement, sans penser nullement à s’en corriger, en demeurent toute leur vie chargés, et par ce moyen perdent beaucoup de biens et profits spirituels. Si donc vous vous confessez d’avoir menti, quoique sans