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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, 1619, édition Boulenger, 1909.pdf/384

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tion emmi la presse, si est-ce que son cœur n’est pas retenu, mais abandonne les autres pensées pour penser à ce mari venu. Il en prend de même des âmes qui aiment bien Dieu ; quoiqu’elles soient empressées, quand le souvenir de Dieu s’approche d’elles, elles perdent presque contenance à tout le reste, pour l’aise qu’elles ont de voir ce cher souvenir revenu, et c’est un extrêmement bon signe.

6. Quel est votre cœur à l’endroit de Jésus-Christ, Dieu et homme ? Vous plaisez-vous autour de lui ? Les mouches à miel se plaisent autour de leur miel, et les guêpes autour des puanteurs : ainsi les bonnes âmes prennent leur contentement autour de Jésus-Christ et ont une extrême tendreté d’amour en son endroit ; mais les mauvais se plaisent autour des vanités.

7. Quel est votre cœur à l’endroit de Notre Dame, des saints, de votre bon ange ? Les aimez-vous fort ? avez-vous une spéciale confiance en leur bienveillance ? Leurs images, leurs vies, leurs louanges vous plaisent-elles ?

8. Quant à votre langue, comme parlez-vous de Dieu ? Vous plaisez-vous d’en dire du bien selon votre condition et suffisance ? Aimez-vous à chanter les cantiques ?

9. Quant aux œuvres, pensez si vous avez à cœur la gloire extérieure de Dieu et de faire quelque chose à son honneur ; car ceux qui aiment Dieu, aiment avec Dieu, l’ornement de sa maison.

Sauriez-vous remarquer d’avoir quitté quelque affection et renoncé à quelque chose pour Dieu ? car c’est un bon signe d’amour, de se priver de quelque chose en faveur de celui qu’on aime. Qu’avez-vous donc ci-devant quitté pour l’amour de Dieu ?