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lices, ni les richesses, ni les tribulations ne m’arracheront jamais mon dessein.

Hélas ! Seigneur, mais vous l’avez planté, et avez dans votre sein paternel gardé éternellement ce bel arbre pour mon jardin : hélas ! combien y a-t-il d’âmes qui n’ont point été favorisées de cette façon ! Et comme donc pourrais-je jamais assez m’humilier sous votre miséricorde !

O belles et saintes résolutions, si je vous conserve, vous me conserverez ; si vous vivez en mon âme, mon âme vivra en vous. Vivez donc à jamais, o résolutions, qui êtes éternelles en la miséricorde de mon Dieu ; soyez et vivez éternellement en moi ; que jamais je ne vous abandonne.

Après ces affections, il faut que vous particularisiez les moyens requis pour maintenir ces chères résolutions, et que vous protestiez de vous en vouloir fidèlement servir : la fréquence de l’oraison, des sacrements, des bonnes œuvres, l’amendement de vos fautes reconnues au second point, le retranchement des mauvaises occasions, la suite des avis qui vous seront donnés pour ce regard.

Ce qu’étant fait, comme par une reprise d’haleine et de force, protestez mille fois que vous continuerez en vos résolutions ; et comme si vous teniez votre cœur, votre âme et votre volonté en vos mains, dédiez-la, consacrez-la, sacrifiez-la et l’immolez à Dieu, protestant que vous ne la reprendrez plus, mais la laisserez en la main de sa divine Majesté pour suivre en tout et partout ses ordonnances. Priez Dieu qu’il vous renouvelle toute, qu’il bénisse votre renouvellement de protestation et