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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, 1619, édition Boulenger, 1909.pdf/83

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toujours ils jouissent d’une constante allégresse ; ils s’entredonnent les uns aux autres des contentements indicibles, et vivent en la consolation d’une heureuse et indissoluble société.

3. Considérez enfin quel bien ils ont tous de jouir de Dieu qui les gratifie pour jamais de son amiable regard, et par icelui répand dedans leurs cœurs un abîme de délices. Quel bien d’être à jamais uni à son principe ! Ils sont là comme des heureux oiseaux, qui volent et chantent à jamais dedans l’air de la divinité qui les environne de toutes parts de plaisirs incroyables ; là, chacun à qui mieux mieux, et sans envie, chante les louanges du Créateur. Béni soyez-vous à jamais, o notre doux et souverain Créateur et Sauveur, qui nous êtes si bon, et nous communiquez si libéralement votre gloire. Et réciproquement, Dieu bénit d’une bénédiction perpétuelle tous ses saints : « Bénies soyez-vous à jamais, dit-il, mes chères créatures, qui m’avez servi et qui me louez éternellement avec si grand amour et courage ».

Affections et résolutions

1. Admirez et louez cette patrie céleste. Oh ! que vous êtes belle, ma chère Jérusalem, et que bienheureux sont vos habitants !

2. Reprochez à votre cœur le peu de courage qu’il a eu jusques à présent, de s’être tant détourné du chemin de cette glorieuse demeure. Pourquoi me suis-je tant éloignée de mon souverain bonheur ? Ah ! misérable, pour ces plaisirs si déplaisants et légers, j’ai mille et mille fois quitté ces éternelles et infinies délices. Quel