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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/100

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s’en défaire absolument ; et je vous dis, Philothée, que vous devez aller jusques-là. N’a-t-on pas trouvé l’art de donner de la douceur aux amandiers les plus amers, en les perçant seulement au pied, pour en faire sortir un suc âpre et rude ? Pourquoi donc ne pourrions-nous pas nous décharger de nos inclinations perverses, n’en retenant que ce qu’elles ont de bon, pour en faire des dispositions favorables à la pratique de la vertu ? Comme il n’y a point de si bon naturel que les habitudes vicieuses ne puissent corrompre, il n’y en a pas non plus de si méchant qu’on ne puisse dompter, et entièrement changer par une constante application, soutenue de la grâce de Dieu.

Je m’en vais donc vous donner les avis, et vous proposer les exercices que je juge les plus nécessaires pour dégager votre âme de toutes les mauvaises affections au péché véniel, de tous les attachemens aux choses inutiles et dangereuses, et de toutes les imperfections naturelles, et votre âme en sera encore mieux précautionnée contre le péché mortel ; Dieu vous fasse la grâce de les bien pratiquer.