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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/154

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ou véniel, sans vouloir en purifier son cœur, puisque la confession n’est instituée que pour cela.

Retranchez de votre confession ces accusations superflues, dont plusieurs se sont fait une routine : je n’ai pas autant aimé Dieu que je le devois ; je n’ai pas prié avec autant de dévotion que je le devois ; je n’ai pas aimé mon prochain comme je le devois ; je n’ai pas reçu les Sacremens avec la révérence que je devois, et autres semblables. Vous en voyez bien la raison ; c’est qu’en disant cela, vous ne dites rien de particulier qui fasse connoître au Confesseur l’état de votre conscience, et que les hommes les plus parfaits du monde pourroient dire les mêmes choses, aussi-bien que tous les Saints du Paradis, si la confession étoit encore pour eux.

Recherchez donc la raison particulière que vous avez de faire ces accusations qui ne sont que générales ; et lorsque vous l’aurez reconnue, accusez-vous de votre péché d’une manière simple et naturelle ; par exemple, vous vous accusez de n’avoir pas aimé le prochain comme vous deviez, c’est peut-être parce qu’ayant bien connu le grand besoin d’un pauvre que vous pouviez aisément secourir et consoler, vous avez omis ce devoir de charité : hé bien ! accusez-vous de cette particularité, et dites que vous ne l’avez pas secouru comme vous pouviez, ou par négligence, ou par dureté