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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/179

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de devenir des hommes solidement dévots, des femmes véritablement pieuses, c’est à cela uniquement qu’il faut s’attacher ; et si Dieu veut nous élever jusqu’à ces perfections angéliques, nous serons encore des bon Anges dans le monde.

En attendant, appliquons-nous, avec simplicité et humilité aux petites vertus, dont Notre-Seigneur, par sa grâce, a attaché la conquête à nos foibles efforts, comme sont la patience, la débonnaireté, la mortification du cœur, l’humilité, l’obéissance, la pauvreté, la chasteté, la suavité envers le prochain, la patience à souffrir les imperfections, et la sainte ferveur. Laissons volontiers les suréminences à ces grandes âmes si élevées au-dessus de nous ; nous ne méritons pas un rang si haut dans la maison de Dieu ; trop heureux encore de nous voir au nombre de ses serviteurs les moins considérés, et semblables à de petits et bas officiers de la maison du Prince, qui se font un honneur de leurs charges, quelques viles et abjectes qu’elles soient. Ce sera ensuite au Roi de la gloire, si bon lui semble, de nous faire entrer dans les secrets mystérieux de son amour et de sa sagesse. Notre consolation en tout ceci, Philothêe, est que ce grand Roi ne règle pas les récompenses de ses serviteurs sur la dignité de leurs offices, mais sur l’humilité et sur l’amour avec lequel il les exercent. Saül cherchant les ânesses