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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/228

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grand mérite. Obéissez dans les choses difficiles, rebutantes et laborieuses, et votre obéissance sera parfaite. Obéissez enfin sans réplique et même avec douceur, sans délai et même avec ferveur, sans chagrin et même avec joie ; surtout obéissez avec amour et pour l’amour de celui qui par amour pour nous se rendit obéissant jusqu’à la mort de la croix, et qui aima mieux, comme dit saint Bernard, perdre la vie, que l’obéissance.

Pour apprendre à obéir aisément à vos Supérieurs, soyez facile à vous conformer aux volontés de vos égaux, cédant à leurs sentimens sans aucun esprit de contestation, lorsqu’il ne vous y paroitra rien de mauvais ; et de plus, accommodez-vous volontiers aux inclinations raisonnables de vos inférieurs, sans exercer votre autorité sur eux d’une manière impétueuse, tandis qu’ils se tiendront dans l’ordre. C’est un abus de croire que si on étoit en Religion, on obéiroit facilement, quand on sent de la difficulté et de la répugnance à obéir aux personnes que Dieu à mis sur nos têtes.

Nous appelons obéissance volontaire, celle qui ne nous est pas imposée de droit, et à laquelle nous nous obligeons nous-mèmes par une manière de choix et d’élection. L’on ne peut choisir son père et sa mère, et l’on ne choisit pas ordinairement son Prince, ni son Évêque, ni même souvent son mari ; mais l’on choisit son Con-