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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/257

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vanité et de leurs grandes imperfections ; et l’on ne peut les nommer autrement que sensuelles, ainsi que je l’ai dit dans le chapitre précédent ; cependant les cœurs de ces personnes s’y trouvent pris, engagés et comme enchainés par de vaines et folles effections, qui ne sont fondées que sur ces frivoles communications et misérables agrémens dont j’ai parlé : et bien.que ces sortes d’amours dégénèrent ordinairement en voluptés les plus grossières, ce n’est pas néanmoins la première vue que l’on ait eue, autrement tout ce que je viens de dire seroit une impureté déclarée et fort criminelle. Il se passera même quelquefois plusieurs années, sans que les personnes qui sont frappées de cette folie fassent rien qui soit formellement et directement contraire à la chasteté, ne se repaissant l’esprit et le cœur que de souhaits, de soupirs, d’assiduités, d’enjouemens, et d’autres semblables vanités et badineries, pour parvenir aux fins que chacun s’y propose.

Les uns n’ont point d’autre dessein que de satisfaire une certaine inclination naturelle qu’ils ont à donner de l’amour et à en recevoir, et ceux-là ne font aucun choix, et n’ont aucun discernement, mais suivent seulement leur goût et leur instinct ; de sorte qu’à la première occasion imprévue ils se laissent prendre à un objet qui leur paroit agréable, sans en examiner le