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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/285

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excitent-ils pas de grand matin à quitter le sommeil, et à chanter les louanges de Dieu ?

Balaam monté sur son ânesse, alloit trouver le Roi Balaac : et comme il n’avoit pas une intention bien droite, un Ange l’attendit en chemin avec une épée pour le tuer : cette pauvre bête qui vit l’Ange, s’arrêta par trois fois, quelques efforts que fit le Prophète à grands coups de bâton pour la faire avancer ; jusqu’à ce qu’enfin s’étant abattue sous lui à la troisième fois, elle lui parla par un miracle bien extraordinaire, pour lui faire ce reproche : que vous ai-je fait ? et pourquoi me frappez-vous ainsi jusqu’à trois fois ? Ensuite le Seigneur ayant ouvert les yeux de Balaam, ce Prophète apperçut l’Ange qui lui dit : pourquoi as-tu battu ton ânesse ? si elle ne se fût détournée de devant moi, je t’eusse tué, et je l’eusse épargnée : alors Balaam dit à l’Ange, j’ai péché, car je ne savois pas que vous vous opposassiez à mon voyage. Voyez-vous, Philothée, Balaam étoit la cause de tout le mal, et il s’en prenoit à son ânesse qui n’y avoit nulle part ; et c’est de la sorte que nous en usons souvent dans nos affaires. Une femme voit son mari ou son enfant malade, et elle court au jeûne, à la haire, à la discipline, comme fit David dans une pareille occasion : hélas ! chère amie, vous faites comme Balaam qui battoit son ânes-