Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ciel par leurs bonnes œuvres, mais rarement, avec lenteur et une espèce de pesanteur d’âme ; il n’y a que les âmes solidement dévotes, qui, semblables aux aigles et aux colombes, s’élèvent en Dieu, d’une manière vive, sublime, et presque infatiguable. En un mot la dévotion n’est autre chose qu’une certaine agilité et vivacité spirituelle, par laquelle ou la charité opère en nous, ou nous-mêmes nous faisons avec la charité tout le bien dont nous sommes capables. C’est à la charité de nous faire observer universellement tous les Commandemens de Dieu ; et c’est à la dévotion de nous les faire observer avec toute la diligence et toute la ferveur possible. Celui donc qui n’observe pas tous les Commandemens de Dieu, n’est ni juste ni dévot ; car pour être juste, il faut avoir la charité, et pour être dévot, il faut avoir, avec la charité, une attention vive et prompte à faire tout le bien que l’on peut, — Et parce que la dévotion consiste essentiellement dans une excellente charité ; non-seulement elle nous rend prompts, actifs et diligens dans l’observation de tous les Commandemens de Dieu, mais encore dans les bonnes œuvres, qui, n’étant point commandées, ne sont que de conseil ou d’une inspiration particulière. Un homme qui ne fait que de relever d’une grande maladie, marche lentement et seulement par nécessité : de même un pécheur